Monseigneur Michel SANTIER, Evêque de Créteil, et Daniel WAPPLER, Maire de Villecresnes ont coprésidé la cérémonie organisée à l'occasion du retour de restauration de la Vierge à l'enfant, sculpture de Haute Epoque.
Voici le discours prononcé à cette occasion par le Maire de Villecresnes
Monseigneur,
Je vous remercie d’avoir présidé cette cérémonie et de nous avoir honorés de votre présence en cette journée importante pour nous.
Mon père, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames, Messieurs, chers concitoyens,
Je suis heureux de m’exprimer au nom de la municipalité au cours de cette manifestation célébrant le retour de la Vierge à l’Enfant, chez elle, dans l’église Notre Dame de Villecresnes, après l’importante restauration dont elle a bénéficié. Dans quelques semaines Sainte-Geneviève réintègrera, ce lieu elle aussi.
L’histoire de cette restauration court sur deux mandats. C’est en effet en 2005, que fût prise, non sans débats, la décision de voter les crédits nécessaires à l’exécution de sondages destinés à nous éclairer sur la nature exacte de cette statue que nous imaginions autre.
Je souhaite profiter de cette cérémonie pour réaffirmer toute l’attention et tout l’attachement que l’équipe municipale actuelle, porte à la préservation du patrimoine, sous toutes ses formes. Nous avons d’ailleurs mis en place une structure de concertation permanente, composée d’associations, d’habitants et d’élus pour nous conseiller et nous aider dans nos choix de priorité et dans nos décisions.
En France, La notion du patrimoine est très ancienne et bien ancrée dans la tradition régnante. Suivant l’exemple de François 1er, dont le règne permet un développement majeur des arts et lettres dans notre pays, Louis XIV accroît de manière importante les collections de l’Etat par de nombreux achats de tableaux et sculptures. Ses successeurs poursuivront l’exemple. Les acquisitions sont alors déposées dans les Galeries du Palais du Louvre à Paris, et, dans un souci de participer à l’éducation de l’art et surtout à la formation des artistes, elles sont ouvertes au public à partir de 1681.La République prendra ensuite le relais avec le décret du 13 octobre 1790 qui charge chaque département de faire l’inventaire des biens sur son territoire. Ainsi apparaît la notion de « monuments historiques ». Suivront en 1794 les instructions d’inventorier et de conserver.
Ces actes politiques constituent le fondement de la politique patrimoniale de la France et dans le cadre de laquelle les restaurations entreprises pour ces statues s’inscrivent, comme ce fût le cas précédemment à Villecresnes, pour les travaux de restauration des tableaux de Maîtres et du clocher.Mais il existe également d’autres éléments patrimoniaux à Villecresnes qui doivent faire l’objet de nos préoccupations tels que l’hôtel des jardins, la ferme de l’hôtel des jardins, souvent appelée « ferme de Cerçay », et le fief. Leur état actuel rend nécessaire l’obtention d’aides et de moyens très importants.
La présence de notre ville, dans l’atlas de GROBOIS, qui regroupe une petite partie de ce qui constituait les possessions de Monsieur, frère du roi, font de Villecresnes, un maillon de l’Histoire nationale, et cela nous donne l’espoir de pouvoir bénéficier, dans le futur, d’études et peut-être d’engagements au titre des monuments historiques. Nous sommes cependant conscients que le dialogue dans ce domaine, plus encore que dans d’autres sera probablement long et complexe et que les compromis élaborés sur le terrain pourront à tout moment être remis en cause au niveau supérieur, ne serait-ce que pour des contraintes financières.
Il n’en reste pas moins que la conservation des monuments constitue, depuis l’émergence de la notion de patrimoine il y a plus de deux siècles une pierre d’angle de notre civilisation, comme en témoigne le succès des journées du patrimoine, devenues à présent européennes.
Le patrimoine n’est la propriété exclusive ni de ses propriétaires légaux, ni de ses utilisateurs, ni de ceux qui, comme nous, ont reçu la charge de veiller à sa conservation, mais un bien qui appartient à tout citoyen, envers qui les uns et les autres ont un devoir moral fort de restitution.
C’est pour obéir à ce devoir commun, qu’ici, dans cette petite ville d’Ile de France, le religieux et le laïc se sont entendus, afin de concevoir l’Eglise Notre Dame de l’Assomption de Villecresnes comme un monument vivant, conservant la trace des strates de son histoire, et porteuse, pour le public, d’enseignement sur les évolutions de son architecture et de son mobilier.
Le patrimoine suit le fil continu d’une Histoire globale, qui est tout à la fois culturelle, sociale, religieuse, et technologique. C’est cette globalité que proposent notamment nos églises par leurs architectures, leur mobilier et leur décor, et que nous avons le devoir de ne pas rompre, en procédant à une lecture attentive de tout ce que nous avons reçu en héritage, et en établissant des hiérarchies et des priorités, dans nos décisions d’intervention.
Dans un des derniers numéros du journal municipal j’affirmais que notre mission consistait à préparer le futur en nous appuyant sur ce que nous ont légué les générations précédentes. J’ajouterai ce soir que, tous les responsables qu’ils soient religieux ou laïcs ont, de surcroît, vis-à-vis des générations futures et malgré les difficultés rencontrées, un véritable devoir de mémoire.
La statue de la Vierge à l’Enfant, qui nous réunit aujourd’hui offre un témoignage exemplaire des couches successives reflétant des contextes culturels ou cultuels différents.
C’est ce qui va maintenant vous être exposé par Madame Lydia HEINRICH, attachée culturelle de notre ville.
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