Dans les années 50, Villecresnes comptait autour de 2500 habitants. Les parisiens venaient en vacances ou y passer les beaux week-end. A cette époque, comme aujourd'hui, la crise du logement était là. Hiver 1954, l'abbé Pierre lançait son fameux appel. Le maire de l'époque, sans étiquette, le Dr Bertrand, assurait le construction des (presque) premières habitations à loyer modéré de la rue du Réveillon, puis celles de la Résidence des Fleurs. Après la construction de ces 132 logements sociaux, le taux de logements aidés se situait un peu au dessus de 20%. La ville n'était pas défigurée. C'est depuis cette époque que beaucoup ont décidé de venir prendre racine à Villecresnes, car il y faisait « bon vivre».
D'autres logements sociaux ont été construits depuis. Ils n'ont pas davantage défiguré Villecresnes, car ils ont été bien intégrés dans le paysage urbain. Mais, en 2008, Villecresnes compte près de 9000 habitants et la crise du logement redouble. La proportion actuelle de logements à coût accessible est insuffisante pour répondre aux demandes de jeunes couples, de personnes seules, de retraités. Les familles ayant des revenus plus modestes ne trouvent pas sur Villecresnes les logements dont elles ont besoin. Le plan local de l'habitat, suivant les recommandations de la loi SRU, propose de réaliser de tels logements, au même titre que des zones pavillonnaires ou des immeubles de standing.
Or, c'est dans ce contexte, que certains candidats aux élections municipales actuelles, rêvent de retrouver un Villecresnes « bucolique » (citation), mais ils oublient que ce Villecresnes-là était plus ouvert, avec un habitat plus équilibré, sans qu'il soit besoin de réclamer, simplement parce qu'il paraissait normal que tous puissent se loger. Ils veulent une ville « à taille humaine » (citation), mais ils oublient que ce qui rend une ville humaine, c'est l'attention portée par la collectivité aux plus fragiles. Dire que « Villecresnes ne peut accueillir toute la misère du monde » (citation), c'est parler pour ne rien dire car c'est une lapalissade. Ne vouloir qu'une urbanisation « privilégiant les zones pavillonnaires et les petits immeubles de standing » (citation), c'est vouloir un Villecresnes étriqué et monotone. À de ne vouloir développer qu'un seul type de logement, on appauvrit la vie sociale et on dégrade l'image de Villecresnes.
Alors les 128 nouvelles constructions de logements sociaux ou conventionnés sur 6 ans est-ce trop ? Cela vaut-il la peine d'isoler Villecresnes en refusant de voter le plan local de l'habitat adopté par toutes les autres communes du plateau briard ? Cela vaut-il la peine de vouloir utiliser un réflexe de peur pour glaner quelques voix ? Cela vaut-il la peine de diviser artificiellement les villlecresnois ?
Alors réagissons et restons nous-mêmes, fiers du passé et tournés vers l'avenir.
Villecresnois de souche ou villecresnois plus récemment installés, rassemblons-nous tous, autour d'un projet équilibré.
Jean-Paul TEXIER
Constructions de logements prévues au PLH sur la période 2006-2013 - Cliquer ici
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