Il est bien difficile d’échapper au débat sur les problèmes monétaires auxquels le monde est confronté. Il faudrait tout remettre à plat tant les dysfonctionnements et les responsables sont nombreux :
- Les Etats européens ont renoncé à leurs devoirs d’intervention dans la sphère économique au profit d’un libéralisme d’inspiration anglo-saxonne. Or il n’y a rien à attendre de la pratique doctrinale du laissez-faire, héritée de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher, qui inspire encore trop les dirigeants européens.
- La création de la monnaie européenne, si elle demeure une bonne chose, n’a pas été accompagnée de la mise en place d’une vraie banque centrale, dotée de toute la panoplie des outils de régulation nécessaires en cas de crise. Cette BCE « allemande » a comme seul objectif de surveiller le risque d’inflation et de rafraîchir la machine économique en conséquence.
- Les banques ont adjoint à leur rôle traditionnel le jeu très profitable de la spéculation. Elles ont crée des produits si complexes qu’elles ont fini par ne plus les maîtriser elles-mêmes.
- La génération de l’après guerre (j’en fais partie) n’a pas accepté, de réduire son train de vie lorsque les premières crises sont survenues au milieu des années 70. Elle a, au contraire, poussé ses dirigeants à compenser le déficit de recettes et de croissance par de l’emprunt.
Tout cela nous place aujourd’hui au pied du mur. De gré ou de force, nous allons tous devoir faire des efforts. Etats, collectivités territoriales, banques, entreprises, ménages. Nous sommes condamnés à réviser nos exigences et nos modes de fonctionnement, car il en va du monde que nous allons léguer à nos petits-enfants.
Le 3 décembre prochain, le conseil municipal débattra des orientations à donner à notre budget 2012. Nos propositions tiendront bien évidemment compte de cet environnement. Notre risque, et il est bien réel, c’est de voir l’Etat réduire le soutien qu’il apporte aux collectivités à travers les dotations et les subventions.
Mais, heureusement, les finances de notre ville sont saines. Notre endettement à fin 2010 est deux fois moindre que celui de la moyenne des villes de notre taille, et les choses seront du même ordre fin 2011 malgré la masse des réalisations déjà effectuées. Les décisions que nous avons prises dans le passé, et la philosophie de prudence qui les a caractérisées constituent aujourd’hui des atouts pour Villecresnes. Ces atouts ne nous épargneront pas l’effort, mais ils nous permettront de passer mieux que d’autres ces temps difficiles et de poursuivre la réalisation de notre programme, avec la même sagesse et dans le strict respect du cadre financier et fiscal que nous vous avons proposé en 2008.
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